Ksar Ait Daoud ou Moussa

 

1 _ Présentation du site :

La localité d’Ait Daoud relève de la commune rurale de Enzala, cercle de Rich. Le site est accessible depuis la route nationale N°13 à la sortie de Enzala sur environ 10 km de piste. Le douar est situé au nord de la province à environ 40 km de Rich et 100km d’Er-Rachidia.

 

2_ Caractéristiques socio-économiques :

 

2.1_ Nature et structure de l’habitat :

Les habitations au niveau de la localité sont construites en matériaux locaux (le pisé). Le site représente dune structure éclatée. Deux sous groupes d’habitations se trouvent à plus de 700 mètres l’un de l’autre et sont séparés par l’oued.

 

2.2_ Infrastructures de base :

Electricité : la localité n’est pas électrifiée (quelques plaques solaires sont utilisées pour l’éclairage).

Ecole : le site dispose d’une école pour l’enseignement fondamental.

Mosquée : la prière se pratique dans une mosquée.

Dispensaire : pour se faire soigner, les habitants se rendent à un dispensaire au niveau de N’zala ou à l’hôpital de Rich.

Souk : la localité dispose de 2 petites boutiques mais pour acheter ou vendre des marchandises, les villageois se rendent surtout aux souks hebdomadaires de N’zala ou de Rich grâce à la présence de 2 fourgons et une C15 appartenant aux habitants du douar.

 

3_ Population :

 

3.1_ Aspect démographique :

La population totale de la localité s’élève à environ 310 habitants répartis en 60 foyers. La population a tendance à augmenter puisque le douar connaît peu le phénomène de l’exode rural. La plupart des fils de familles vont travailler et s’installer dans les grandes villes alors qu’un membre de la famille reprend les terres agricoles, donnant à la localité un nombre assez stable d’habitants. En hiver, la localité est entourée d’une cinquantaine de familles de nomades alentour mais peu d’entre elles utilisent régulièrement les ressources en eau et s’approvisionnent dans les sources de la montagne. En été, la localité est traversé par des caravanes de nomades qui utilisent l’eau des sources alimentant la séguia, mais sans que cela ne pose des problèmes de quantité d’eau.

 

3.2_ Capacité d’organisation communautaire :

Les habitants du douar gèrent leurs affaires communautaires à travers les formes d’organisation suivantes :

- La jmâa Soulalia : formée de trois membres et représentants un groupe ethnique (Ait Daoud ou Moussa). Elle est chargée de l’organisation et du contrôle du territoire agricole, représente les habitants auprès des autorités locales et gère les conflits au niveau du douar.

- Un comité chargé de la gestion des terres collectives et des autorisations de construction de nouvelles maisons.

- Absence d’association villageoise. Une mauvaise compréhension du fonctionnement et du rôle d’une association a retardé sa création. Certains villageois, avec le soutient des membres de la Commune, ont l’intention d’en créer une très prochainement.

 

3.3_ Situation et place de la femme :

La femme constitue un élément important et actif dans la vie quotidienne des douars. En plus des tâches ménagères qu’elle assure au sein de son foyer, la femme est chargée de certaines activités agricoles notamment l’élevage (alimentation et abreuvement du cheptel,…) et de l’approvisionnement en eau. Toutefois, la femme reste en général peu impliquée dans la prise des décisions concernant la communauté.

Malgré le manque d’activités au village, notamment l’hiver, les femmes n’ont pas d’activités génératrices de revenus propres à elles. En effet, la transmission du savoir faire artisanal (production de tapis, de djellaba et couvertures en laine) se perd du fait du manque de matériel, du désintérêt des jeunes filles pour ce type d’activités, mais surtout du manque de rentabilité de ce type de production qui ne trouve pas de marchés où s’écouler.

 

3.4_Scolarisation et alphabétisation

Tous les enfants en âge d’être scolarisés fréquentent l’école primaire et le nombre d’inscrits en 2008 était de 35 élèves. Son fonctionnement est actuellement globalement satisfaisant puisque les instituteurs sont originaires de la région et assurent les cours normalement.

Concernant la poursuite des études, la plupart des garçons continuent au collège de Rich alors que peu de filles poursuivent l’école après la sixième année.

La plupart des adultes sont analphabètes.

 

4_ L’eau :

 

4.1_ Les ressources en eau :

La localité dispose d’un seul puits collectif au niveau de la mosquée de 28 mètres de profondeur totale et 6 mètres d’épaisseur d’eau, ainsi que deux sources d’eau utilisées pour l’eau de boisson et pour alimenter la séguia qui redistribue l’eau aux parcelles agricoles.

Un forage de reconnaissance a été réalisé en 2005 mais qui ne serait pas transformable en puits dans la mesure où le niveau d’eau est à 63 mètres de profondeur avec un débit de 4,28 l/s.

 

4.2_ L’approvisionnement en eau :

L’approvisionnement en eau est réalisé par les femmes et les filles qui remplissent des bidons de 5 litres ainsi que des sceaux pour couvrir leurs besoins domestiques. Pour l’eau de boisson, les femmes s’approvisionnent directement dans la séguia lorsqu’elle coule à proximité de leurs foyers. Pour cela elles sont contraintes de chercher l’eau très tôt le matin avant que les troupeaux des nomades qui viennent s’approvisionner directement à la source ne salissent l’eau. Elles peuvent aussi aller directement aux deux sources qui se trouvent respectivement à un et trois kilomètres du village, ou vont puiser l’eau dans le puits de la mosquée, mais celui-ci est utilisé surtout en hiver. L’eau qui passe dans la séguia est aussi utilisée pour la lessive et l’abreuvage du cheptel. Les conditions d’accès à l’eau sont particulièrement difficiles en hiver puisque la glace et la neige condamne l’accès aux sources et les femmes sont obligées de constituer des réserves avec l’eau du puits de la mosquée, ou faire fondre la neige.

 

4.3_ L’hygiène :

L’eau de boisson n’est pas de bonne qualité puisqu’à la simple vision elle est trouble et qu’il existe des maladies hydriques dans la localité. En effet, certains enfants souffrent de diarrhées et certains adultes ont des calculs rénaux du fait de la grande quantité de calcaire dans l’eau consommée.  L’hygiène corporelle et sanitaire est moyennement satisfaisante et les ustensiles de transport et de stockage de l’eau ne sont pas toujours maintenus en bon état.

 

4.5_ Priorités de la population :

 

1. Eau potable

2. Electricité

3. Route

4. Aménagement de la séguia

 

5_ Evacuation des eaux usées :

La grande majorité des habitations ne disposent pas de latrines individuelles. L’affleurement de la roche et l’impossibilité d’utiliser des explosifs pour l’aménagement de fosses ou de puits perdus en sont les principales raisons. La mosquée et l’école ne sont pas équipées.

Concernant les eaux ménagères (lessives, cuisine…), la totalité des foyers les évacuent à l’extérieur.

 

6_  Activités socio-économiques :

L’agriculture constitue la première activité économique des habitants. Les cultures pratiquées sont essentiellement les céréales (blé et maïs) et l’arboriculture (pommier, abricot, figuier). Elles sont en partie réservées pour la consommation locale et une partie est revendue au souk de Rich. L’élevage vient en deuxième rang avec environ 350 têtes d’ovins et caprins, 30 têtes de bovins et une cinquantaine d’équins. L’apiculture est aussi une source de revenus puisque la localité compte une trentaine de ruches. La main d’œuvre, notamment agricole, et quelques fonctionnaires (militaires et instituteurs) viennent en troisième position au niveau du douar.

 

×