Ksar Inmel

1 _ Présentation du site :

La localité d’Inmel relève de la commune rurale d’Enzala, cercle de Rich. Le site est accessible depuis la route nationale N°13 à la sortie d’Enzala sur environ 30 km de piste mal entretenue. Le douar est situé au nord de la province à environ 40 km de Rich et 100km d’Er-Rachidia.

 

2_ Caractéristiques socio-économiques :

 

2.1_ Nature et structure de l’habitat :

Les habitations au niveau de la localité sont construites en matériaux locaux (le pisé). Le site représente une structure éclatée avec trois groupes d’habitations.

 

2.2_ Infrastructures de base :

-          Electricité : la localité n’est pas électrifiée (quelques plaques solaires sont utilisées pour l’éclairage).

-          Ecole : le site dispose d’une école pour l’enseignement fondamental.

-          Mosquée : la prière se pratique dans deux mosquées.

-          Dispensaire : pour se faire soigner, les habitants se rendent à un dispensaire au niveau de N’zala ou à l’hôpital de Rich. La construction d’un dispensaire est programmée pour 2009 par le Service de la Promotion Nationale et en partenariat avec la Commune Rurale de Enzala.

-          Souk : pour acheter ou vendre des marchandises, les villageois se rendent aux souks hebdomadaires de N’zala ou de Midelt par voie pédestre.

 

3_ Population :

 

3.1_ Aspect démographique :

La population totale de la localité s’élève à environ 600 habitants répartis dans 120 foyers. La population connaît une croissance démographique assez importante (5 maisons construites en plus pour l’année 2007). De plus, un nombre important de nomades de la région viennent s’approvisionner en eau dans le village, sans que cela ne pose de problème de quantité d’eau ni de conflits puisqu’il s’agit du même groupe ethnique.

3.2_ Capacité d’organisation communautaire :

Les habitants du douar gèrent leurs affaires communautaires à travers les formes d’organisation suivantes :

- La jmâa Soulalia : formée de trois membres et représentants le groupe ethnique des Ait Sagherouchn. Elle est chargée de l’organisation et du contrôle du territoire agricole, représente les habitants auprès des autorités locales et gère les conflits au niveau du douar.

- Un comité chargé de la gestion des terres collectives et des autorisations de construction de nouvelles maisons.

-Une association villageoise est déjà créée mais n’a aucune activité. Le président, Ali AHDOUH, est un journalier qui travaille le plus souvent à l’extérieur du village et n’était pas présent lors de la visite. Il a été impossible de vérifier les papiers relatifs à l’association.

 

3.3_ Situation et place de la femme :

La femme constitue un élément important et actif dans la vie quotidienne des douars. En plus des tâches ménagères qu’elle assure au sein de son foyer, la femme est chargée de certaines activités agricoles notamment l’élevage (alimentation et abreuvement du cheptel,…) et de l’approvisionnement en eau. Toutefois, la femme reste en général peu impliquée dans la prise des décisions concernant la communauté.

Malgré le manque d’activités au village, notamment l’hiver, les femmes n’ont pas d’activités génératrices de revenus propres à elles. En effet, la transmission du savoir faire artisanal (production de tapis, de djellaba et couvertures en laine) se perd du fait du manque de matériel, du désintérêt des jeunes filles pour ce type d’activités, mais surtout du manque de rentabilité de ce type de production qui ne trouve pas de marchés où s’écouler.

 

3.4_Scolarisation et alphabétisation

Le douar d’Inmel dispose d’une école depuis plus de 20 ans, ce qui confère à la population un taux d’alphabétisation plus élevé que les autres douars de la Commune. Tous les enfants en âge d’être scolarisé et qui résident au douar vont à l’école, mais certains enfants de nomades ne la fréquentent pas. Le fonctionnement de l’école est globalement satisfaisant selon la population.

 

4_ L’eau :

 

4.1_ Les ressources en eau :

Le douar dispose d’une source aménagée par une association française en 2002 qui a entrepris le captage de cette source, la construction d’un réservoir et un système de distribution gravitaire. Une autre source est utilisée par les habitations éloignées. La mosquée est équipée d’un puits mais dont l’eau est souillée par l’écoulement des eaux usées. La population a aussi entrepris de creuser un puits mais l’absence d’eau à une profondeur de 21 mètres a fait cesser les travaux.

 

4.2_ L’approvisionnement en eau :

L’approvisionnement en eau est assuré essentiellement par 5 bornes fontaines dont 4 sont fonctionnelles. Du fait du système de distribution gravitaire, tous les foyers n’ont pas accès facilement à ces bornes qui se trouvent à proximité de l’oued. Ce sont les femmes et les filles qui assurent l’approvisionnement en eau et parcourent plusieurs fois pas jour des distances pouvant aller de 100 mètres à presque 1km en fonction du lieu d’habitation. Pour les habitations situées en hauteur, les femmes vont s’approvisionner à une autre source située de l’autre côté du village.

 

4.3_ L’hygiène :

L’eau de source est filtrée et est de bonne qualité. Il n’y a pas de maladies liées à l’eau dans la localité. La mise en place des bornes fontaines a occasionné un problème d’assainissement dans la mesure où l’eau a été détournée du lit naturel de l’oued et se déverse en flot continu aux pieds des bornes fontaines, occasionnant de la  boue et une détérioration du terrain.

 

4.5_ Priorités de la population :

 

1-    Route

2-    Réaménagement du système d’adduction d’eau

3-    Electricité

 

5_ Evacuation des eaux usées :

Dans le douar, seules les nouvelles habitations ont intégré des latrines individuelles avec un système de fosse sceptique. Les deux mosquées et l’école ne sont pas équipées. Les habitants mettent en avant le manque d’accès à l’eau pour mettre en place des systèmes d’assainissement. Concernant les eaux ménagères (lessives, cuisine…), presque la totalité des foyers les évacuent à l’extérieur.

 

6_  Activités socio-économiques :

L’élevage constitue la première activité économique des habitants avec environ 2300 têtes d’ovins et caprins, quelques vaches et 80 équidés. L’agriculture vient en deuxième position mais seulement pour quelques familles qui possèdent des parcelles agricoles. L’apiculture est aussi une source de revenus puisque la localité produit du miel de romarin essentiellement revendu dans les souks. Enfin la plupart des familles possèdent un de leur membre qui travaille à l’extérieur du village en tant que fonctionnaire ou ouvrier.